La tradition tristement révolue des bouilleurs de cru
Le temps n’est pas si lointain où les bouilleurs de cru, forts de leur privilège transmissible remontant à Napoléon, sillonnaient notre pays jusque dans ses plus petits hameaux pour distiller tout ce qui était possible de l’être ou presque ! Ainsi sont nées d'infinies variétés d’eaux-de-vie locales, souvent réussies, dont de nombreuses à base de fruits fermentés ou macérés. Les alcools de prunes, poires, framboises ou mirabelles, distillées dans les monastères principalement depuis le 14e siècle, rentrèrent alors dans de nombreux foyers pour des générations. Aujourd’hui, 60 ans après la suppression de la transmission de ce privilège par héritage, le temps des bouilleurs de cru est révolu. Toutefois, le souvenir de cette époque demeure vivace même auprès des jeunes générations, s’inscrivant pleinement dans la démarche globale de la recherche des valeurs perdues. Chez certains il reste encore une bouteille de l’eau-de-vie faite par le grand-père, conservée avec affection et que l’on ressort précautionneusement pour la partie de cartes qui suit bien des repas de famille. Dans certaines régions, les eaux-de-vie de poire ou de prune font totalement partie de la gastronomie locale, ou ont fait l’objet d’une AOC comme la Mirabelle de Lorraine.
Une sélection artisanale et essentielle, totalement contemporaine
Le monde moderne s’accommodait parfois mal de certaines réalités. Car il faut souvent 14 kg de poires ou 20 de prunes pour faire une bouteille d’eau-de-vie. Des fruits qui doivent être de haute qualité et qui sont la convoitise des producteurs de confitures, de compotes ou de jus notamment. On comprend mieux que certains distillateurs peinent à s’approvisionner. Cela explique en partie le grand écart de prix entre les eaux-devie de fruits de grande qualité que des artisans persistent à produire et celles qui ont envahi des rayons de grandes surfaces. Mais les temps ont changé, nous recommençons à mesurer la juste valeur des choses, à accepter que le bon goût a un juste prix, celui dont les partenaires locaux ont besoin. Fort du savoir-faire du Château de Laubade dans l’élevage des eaux-de-vie de prunes, notre rencontre avec Yannick Hepp, issu de générations de bouilleurs de cru alsaciens, nous permet de vous proposer une gamme d’eaux-de-vie de fruits artisanales. Une offre qui va à l’essentiel en vous proposant une Framboise Sauvage et une Poire Williams, les fruits que plébiscitent majoritairement les amateurs ; une Vieille Prune et une Mirabelle d’Alsace représentantes des fortes traditions locales du sud-ouest et du nord-est.
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